Le stress n'est ni positif ni négatif en soi. Il est simplement une adaptation de notre organisme à une "perturbation" extérieure.
Hans Selye*, dans les années 30, a défini le stress (qui signifie en anglais "tension mécanique") comme un Syndrome Général d'Adaptation (SGA), c'est-à-dire une perturbation extérieure qui oblige l'organisme à réagir pour s'adapter à un choc, afin d'y résister.
(*Hans Selye est né à Vienne en 1907 et mort à Montréal en 1982. Il a été le fondateur et le directeur de l'Institut de médecine et chirurgie expérimentale de l'Université de Montréal et un pionnier des études sur le stress)
Le stress peut être vécu positivement ou négativement, en fonction de notre état d'esprit du moment. Mais le principal est que nous revenions à notre état normal, détendu la plupart du temps.
Le problème de nos jours c'est que le stress est devenu permanent. La course au toujours plus, toujours plus vite, sans moments dans la journée pour décompresser, entraînent petit à petit des réactions en chaîne dans notre organisme.
Sommaire :
Une adaptation permanente au stress chronique
La vie consiste à s'adapter en permanence à des évènements imprévus ou difficiles et à trouver en soi les meilleurs moyens de lutter contre ou de fuir les évènements stressants. Il s'agit donc d'une sorte de réaction réflexe, physiologique et psychologique, face à une situation qui demande une adaptation et une action. Selon notre constitution, tempérament, nous n'avons pas toujours les capacités de réaction en nous.
Face à un stress, nous avons trois solutions :
Combattre : travailler plus, ramener du travail à la maison, faire la grève...
Fuir : rarement possible aujourd'hui
Subir : ne pas oser protester, tomber malade
Les facteurs de stress chronique de nos jours :
Les facteurs environnementaux : le bruit, la pollution chimique, électromagnétique, la pollution visuelle, la lumière artificielle, le froid, la chaleur, la pluie, le bruit...
Les facteurs biologiques et immunitaires : la maladie, notamment, est un grand déclencheur de stress, les infections, les blessures...
Les facteurs socioculturels : les trajets domicile-travail, la non-reconnaissance de certains métiers, le manque de temps chez soi, pour soi, les sentiments d'insécurité grandissants, la peur de perdre son travail, le manque de repos, les problèmes d'argent, la sédentarité, le manque de sommeil, les problèmes de couple, avec les enfants...
Les facteurs professionnels et scolaires : la cadence de la vie professionnelle, les relations au travail, l'emploi du temps d'une journée, les objectifs à atteindre, les problèmes avec la hiérarchie, les examens, les concours...
Les facteurs alimentaires : le système nerveux, comme tous les organes du corps, a besoin d'être nourri correctement pour bien fonctionner. La malbouffe, les produits transformés, le sucre présent partout, les sodas, le café à outrance, n'apportent pas tous les nutriments nécessaires, sans compter que le stress épuise les réserves.
Les facteurs psychologiques : le surmenage, un choc émotionnel, les regrets, les peurs, les pensées négatives, les indécisions, le sens de la vie, le perfectionnisme, le manque de confiance en soi, la colère, le harcèlement, les relations toxiques, les traumatismes de l'enfance non résolus...
Les facteurs physiologiques : les changements biologiques comme la ménopause, la puberté, la grossesse, la vieillesse, le manque d'activité physique...
Tout le monde rencontrera des situations stressantes au cours de sa vie. Mais nous n'avons pas tous le même degré de résistance ou de résilience face au stress, car nous n'avons pas tous les mêmes histoires, vécu, éducation, soutien...
Le stress touche autant les hommes que les femmes, et la première cause de stress est le travail.
Quels sont les mécanismes du stress chronique ?
2 systèmes principaux interviennent :
le système nerveux autonome (SNA), dont la stimulation aboutit à la sécrétion d'hormones rapidement
le système endocrinien, par la sécrétion d'hormones également, de façon moins rapide
Le SNA ou neurovégétatif régit l'ensemble de nos fonctions vitales : respiration, battements cardiaques, pression artérielle, température corporelle, motricité...
Il comprend le système nerveux sympathique (ou orthosympathique) qui tient le rôle d'alarme, le système nerveux parasympathique, le frein, et le système nerveux entérique.
Le système endocrinien est composé de glandes situées dans différentes parties du corps : l'hypophyse, dans la boîte crânienne, les glandes thyroïdes et parathyroïdes, le thymus dans le thorax, le pancréas, les glandes surrénales, les ovaires et les testicules. Par exemple, les surrénales sécrètent l'adrénaline (par information de l'hypothalamus), qui se libère lors d'un stress, en phase initiale, lorsque le système nerveux sympathique réagit à des émotions intenses.
Les différentes phases du stress chronique :
1- La phase d'alarme
C'est la phase du stress naturel : respiration accélérée, pouls accéléré, transpiration, mains moites...l'organisme se met instinctivement en mobilisation générale, par une série de réactions contrôlées et régulées par le système nerveux sympathique et les glandes endocrines. Les hormones comme l'adrénaline ou la noradrénaline sont sécrétées pour que le corps se mette tout de suite en état de vigilance.
Physiologie : fuite du magnésium et du zinc, libération du cortisol et de l'adrénaline
Troubles : Carences en Gaba (difficulté d'apprentissage, de mémorisation à long terme)
2- La phase d'adaptation ou résistance
Quelques minutes après la phase d'alarme, d'autres mécanismes se mettent en place. Les surrénales (oui encore elles!) libèrent du cortisol et de l'aldostérone. D'autres hormones sont également sécrétées comme la dopamine et la sérotonine. Cette phase va permettre à l'organisme d'être préservé de l'épuisement, en compensant par exemple, les dépenses énergétiques, les dépenses minérales...
Physiologie : libération +++ du cortisol, chute de la sérotonine, chute de la dopamine, troubles qui apparaissent mais auxquels on ne prête pas forcément attention, fuite des minéraux
Troubles : surmenage, hypervigilance, hyperactivité, anxiété, irritabilité, fatigue++, procrastination, envie de sucré toute la journée, voire dès le matin, surconsommation alimentaire, troubles du sommeil, troubles de la libido, infertilité, repli sur soi, asthénie, idées noires...
3- La phase d'épuisement
Si aucune solution pour régler le problème n'a été trouvé, si la situation dure trop longtemps, l'organisme va alors aboutir à la phase d'épuisement qui peut aboutir à une dépression, au burn out, ou provoquer des maladies.
Mais avant que n'apparaisse cette dernière phase, des signes de déséquilibre seront déjà apparus (digestifs, sommeil, irritabilité, dermatoses, palpitations, troubles de la mémoire...).
Physiologie : incapable de faire face au stress, dérèglements hormonaux, baisse des défenses de l'organisme, les maladies apparaissent.
Troubles : insomnies, déséquilibre de la flore intestinale, inflammation de bas grade.
Le taux de sucre va diminuer, le taux de sérotonine va chuter, tout comme celui de la dopamine, du GABA, du magnésium, du zinc...le système immunitaire va s'affaiblir.
Voilà un tableau récapitulatif des effets des neuromédiateurs sur notre organisme:
Dans un prochain article je vous parlerai des solutions qui existent pour faire face au stress et comment reprendre petit à petit soin de vous! Car oui il y a bien des solutions, mais le premier pas est d'être conscient de son état pour sortir de la situation, c'est d'ailleurs souvent l'occasion d'une belle évolution personnelle.
"Toute véritable transformation sera précédée d'un grand moment d'inconfort. C'est là le signe que vous êtes sur le bon chemin". Ajahn Chah
Pour aller plus loin
Virginie Bazin
Naturopathe, en Vendée et en ligne, spécialisée dans l'accompagnement des femmes en préménopause et ménopause. Vous souhaitez prendre rendez-vous ?
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